«Les théoriciens du déclin français qui prophétisent des choses sombres en sont pour leurs frais. Le génie français se porte bien!» affirme Michel Denisot, directeur de la rédaction de l’intellectuellement très indigente adaptation française du magazine américain Vanity Fair. Un étalage de platitudes conformistes truffé de pages de pub. M. Denisot réagissait au classement des 50 Français les plus influents dans le monde publié dans ce même magazine, tous domaines confondus, dans lequel on retrouve le lot habituel de sportifs, stylistes et capitaines d’industrie dont tous ne sont pas dépourvus de talents, voire de génie. Certes, cette année, la première marche du podium (!) est attribuée à la chanteuse Christine And The Queens, 28 ans, «au charisme de démon en passe de devenir une icône mondiale»; Emmanuel Macron, seule personnalité politique de ce classement avec Anne Hidalgo, pointe à la sixième place, tous deux environnés parfois d’artistes et écrivains dont les mérites exceptionnels ne sautent pas non plus aux yeux des Français…et même de ceux qui les connaissent.
Ce qui est certain en tout cas, c’est qu‘il ne faut avoir rien compris à l’air du temps, au ras-le-bol de nos compatriotes, pour susciter encore des listes de soutien à tel ou tel candidat, composées de membres du showbiz hors sol, de donneurs de leçons et autre privilégiés, tous ces modèles emblématiques de cette Caste coupée du réel, vivant dans l’entre soi, les mêmes qui aux Etats-Unis hurl(ai)ent avec souvent une rare vulgarité leur haine de Donald Trump et leur soutien à Hillary Clinton…
Le JDD a ainsi publié dans son dernier numéro une tribune d‘artistes, d’intellectuels, appelant à arrêter le Hollande Bashing, à soutenir l’actuel chef de l’Etat… aujourd’hui visé par une enquête pour violation du Secret défense. En l’espèce pour avoir révélé un dossier classé Confidentiel défense (la renonciation à d’éventuelles frappes sur le Syrie), dans le cadre de son livre d’entretien avec Gérard Davet et Patrick Lhomme, le très bien intitulé Un président ne devrait pas dire ça. Mais nos vedettes le disent dans le JDD, «ce dénigrement permanent met à mal toutes les institutions de la République et la fonction présidentielle. Il perdure encore aujourd’hui malgré la stature d’homme d’État que François Hollande a parfaitement incarnée, tant dans les crises internationales que lors des épouvantables tragédies que notre pays a traversées».
Au nombre des premiers signataires de ce texte vantant les réalisations merveilleuses du quinquennat Hollande, on retrouve notamment sans trop de surprise, Laure Adler, Benjamin Biolay, Jean-Michel Ribes, Mazarine Pingeot, Patrick Pelloux et le petit monde du cinéma: Catherine Deneuve, Juliette Binoche, Denis Podalydès, Irène Jacob, Sylvie Testud, Patrick Chesnais, Gérard Darmon ou encore Christian Zerbib.
Un microcosme où la consanguinité est de mise, où le politiquement correct socialo-progresssiste règne en maître. Et ce n’est pas l’actuelle présidente du Centre national de la cinématographie (CNC), la Young Leader membre de l’American French Foundation , Frédérique Bredin, ancienne député et ministre socialiste, ex du Cabinet Jack Lang, qui nous dira le contraire. Un CNC au budget conséquent (plus de 665 millions d’euros, assuré par la quote-part de 10% prélevée sur les places de cinéma, mais aussi par des taxes sur les éditeurs et distributeurs de la télévision), que le producteur Thomas Langmann critiqua vertement il y a quelques années.
M. Langmann, pourtant membre du sérail, soutien et ami de Nicolas Sarkozy, dénonça l’opacité du mode d’attribution de l’aide sélective, autrement appelé avance sur recettes, parlant de gestion « honteuse ». «Le système d’avance sur recette du CNC, symbole de l’exception culturelle française, (est) devenu un comité de copinage. Formé de trois collèges, les choix de l’avance sur recettes restent entièrement à la discrétion de ces commissions » indiquait-il au Figaro en janvier 2013.
En mai 2015 un article du magazine Capital s’interrogeait pareillement: «magie du cinéma ou copinage avec les producteurs ? En tout cas, quand il s’agit de biberonner l’industrie du film tricolore, les pouvoirs publics ont souvent tendance à oublier la rigueur (…). En décembre (2014), l’Assemblée nationale a encore renforcé l’une des nombreuses niches fiscales dédiées au grand écran. A partir de 2016, donc, le taux du crédit d’impôt accordé aux investisseurs passera de 20 à 30% pour tous les films de moins de 7 millions d’euros de budget. Et pour les œuvres d’animation, il sera porté à 25%. Bah, ça ne fera jamais qu’un coup de pouce de plus aux salles obscures ! Il y en a tellement que certains producteurs passent aujourd’hui plus de temps à ratisser les aides qu’à peaufiner les scénarios ». Mais «le plus gênant, c’est que ces fonds servent pour une bonne part à payer les cachets plantureux de certaines stars», parfois jusquà «près de la moitié des subventions perçues !». Mais soyez rassurés bonnes gens, « le CNC vient de décider de limiter les cachets à 900.000 euros »…
Quant au site de contribuables associés qui s’étonnait en septembre 2012 que même des films étrangers, comme celui du cinéaste algérien Merzak Allouache (Le temps de la concorde ) puissent être financées par le CNC, il relevait aussi cette grande vérité, à savoir que le Centre national de la cinématographie « a oublié la grande règle de Molière, qui est de plaire. Il veut encourager la production du plus grand nombre possible de films, quelle que soit leur qualité. Pour cela il distingue arbitrairement les films d’ auteur, considérés comme supérieurs aux films commerciaux . En réalité, il facilite la production de films médiocres».
Guillaume Faye voyait assez juste quand il notait dans L’archéofuturisme que «les Français et les Européens ont perdu le sens de l’épopée et de l’imagination» et que le recouvrer dans le septième art (et en littérature) n’est pas affaire stricto sensu d’argent et de financement. «C’est trahir Molière que de penser implicitement qu’une création populaire est de qualité inférieure» «à des œuvres snobs, ennuyeuses, aux préoccupations microscopiques». La solution, financièrement rentable, si nous voulons contrer le rouleau compresseur cinématographique hollywoodien existe: «réaliser des œuvres à forte dramaturgie populaire et pourvues de scénarios culturellement haut de gamme. Nos romanciers du XIXème siècle savaient le faire».
Autant dire affirme Bruno Gollnisch, qu’un gouvernement, un Etat dirigé par des patriotes dignes de ce nom (pas plus le calamiteux radical mou Chirac que le petit faiseu bling bling Sarkozy ne s’y sont risqués) s’attaquerait à la remise à plat de ce qu’il est convenu d’appeler l’industrie cinématographique. La chasse gardée d’une gauche pseudo artistique souvent décadente, francophobe, avachie, névrosée et vulgaire; le terrain de jeu des courtisans, des fils et des filles de, des fratries engraissées avec l’argent d’un populo qu’ils méprisent la plus souvent. Un gouvernement digne de ce nom mettrait fin à cette gabegie indigne, au nom de son souci de défendre à la fois le contribuable et le rayonnement d’une culture française qui, n’en déplaisent à M. Denisot et à ses amis pétitionnaires ou non, ne brille plus au firmament. Dans ce domaine là aussi, il faudra faire souffler un grand vent de liberté, d’audace, débrider les énergies et les talents.
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