La clause Molière, ce« stratagème inventé par un élu d’Angoulême (Vincent You), pour contourner la directive Bolkestein » sur les travailleurs détachés fait débat au sein de la classe politique et à l’intérieur même des partis constate Eugénie Bastié dans Le Figaro. « Il s’agit d’un ajout dans les contrats de chantiers publics stipulant que les travailleurs doivent maîtriser le français, pour des raisons de sécurité, à moins de payer un interprète. Cela permet d’éviter le recours aux travailleurs détachés, sans subir l’accusation de discrimination ». « Elle est soutenue désormais par cinq régions de droite ( Pays de la Loire, Hauts-de-France, Normandie, Auvergne-Rhône-Alpes et Ile-de-France), une région de gauche (Centre Val-de-Loire), cinq départements et de nombreuses villes. (…) François Fillon va devoir faire un choix: Valérie Pécresse, Bruno Retailleau, Hervé Morin, Laurent Wauquiez et Xavier Bertrand l’ont appliqué au niveau local. » Mais le député européen « Elisabeth Morin-Chartier somme François Fillon de ne pas l’intégrer dans son programme (…), elle lui demande de ne pas tomber dans le piège du repli nationaliste dans lequel le Front National veut enferrer notre pays. La France doit continuer à rayonner par son ouverture (sic), affirme cette proche de Raffarin.»
Dans Les Echos, le très européiste éditorialiste Jean-Françis Pécresse s’inquiète lui aussi de cette exigence linguistique. Il est vrai que celui-ci expliquait très sérieusement dans un précédent éditorial malignement titré (« Quand Le Pen ment à la terre », kolossale finesse…) que les agriculteurs paupérisés, martyrisés, ruinés par nos gouvernements soumis à la politique bruxelloise seraient des abrutis finis de «suivre les prescriptions nationalistes de Marine Le Pen, laquelle a franchi une étape, hier, dans l’europhobie en promettant de franciser les aides versées dans le cadre de la politique agricole commune (PAC) ». M. Pécresse ferait bien de quitter son bureau, de franchir le périphérique et d’aller parler avec nos paysans, agriculteurs, éleveurs qui crèvent du fait de la politique antinationale menée par ses amis idéologiques plutôt que de relayer poussivement une vieille propagande déconnectée de la réalité.
Pareillement, Jean-Françis Pécresse est vent debout contre la clause Molière qu’il baptise « clause Tartuffe » en ce qu’elle serait, horresco referens, « l’avatar d’un protectionnisme honteux qui gagne la droite aujourd’hui, comme hier la gauche de gouvernement, l’une et l’autre paraissant ainsi céder à ce populisme antieuropéen sur lequel prospère, pour sa part sans aucun complexe, l’extrême droite (…). Car ce qui se joue dans cette préférence nationale déguisée, que ne renierait pas Donald Trump, c’est bien le sort des libertés fondamentales sur lesquelles l’Europe s’est construite (sic), la liberté de circuler et de travailler dans cet espace commun que l’on appelle l’Union européenne (…). » Et l’éditorialiste d évoquer de vieilles lunes: « plutôt que de participer au jeu de massacre européen, nos dirigeants politiques feraient mieux de prôner une solution européenne aux excès du travail détaché : c’est le but de la révision de la directive que de bannir (sic) le dumping social en égalisant les rémunérations, primes comprises. Améliorer l’Europe plutôt que de la rejeter, c’est ce qui doit toujours séparer la droite de l’extrême droite.»
Bruno Gollnisch le notait il y a déjà plusieurs années, «après la concurrence avec le reste du monde, la concurrence entre entreprises, l’Europe consacre maintenant la concurrence entre travailleurs européens, indépendants ou salariés, et donc la concurrence entre systèmes sociaux. Elle va dans le mur. La véritable révolution consisterait, entre autres, à affirmer explicitement la primauté de l’application sur le territoire d’un État membre de son droit national, notamment de son droit du travail national, de ses droits social, pénal, fiscal nationaux. C’est-à-dire le principe du pays de destination, par opposition au principe du pays d’origine.. La révolution consisterait également à accepter que les États puissent poser des conditions à l’accès à certaines activités, comme la situation du marché de l’emploi ou des raisons d’aménagement du territoire. Ils n’ont pas cette possibilité. »
Enfin, n ‘en déplaise au syndicat de faillite qui berce nos compatriotes avec sa longue plainte sur l’effacement inéluctable de la France dans le magma eurofédéraste, nous souhaitons nous aussi améliorer l’Europe. Ce qui passe par la remise à plat de l’aberrante usine à gaz bruxelloise, une prison des peuples qui a mise à mal notre prospérité, notre sécurité, notre identité, notre souveraineté. Une Europe bruxelloise foncièrement, essentiellement antieuropéenne, étrangère à son génie. Alors oui, nous entendons refonder une Europe des patries, de la libre coopération, c’est en effet cela qui nous sépare d’un personnel politicien pusillanime, frileux, soumis, par renoncement ou consentement, aux oukases euromondialistes.
Invité hier après-midi sur France Inter de l’émission des bobos occupant cette tranche horaire, Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek, Bernard Pivot a accepté de bonne grâce de fustiger lui aussi, par grégarisme (?), cette clause Molière dont la langue est aussi celle de 275 millions de francophones de par le monde. L’ancien animateur d’Apostrophes n’a pas eu d’autre choix que de dénoncer cette odieux cache-sexe de la « préférence nationale », rebaptisé « clause Pétain » par M. Vizorek, « clause Louis-Ferdinand Céline » par Mme Vanhoenacker. Tant de conformisme idiot, de bêtise crasse laisse sans voix Deux journalistes certes assez caricaturaux de ce « goût du faux, du bidon, de la farcie connerie » que Céline dénonçait chez ses contemporains, dans les foules modernes, mais qui est répandue, ô combien, chez les prescripteurs d’opinions souvent assez incultes, qui ingurgitent la doxa officielle pour mieux la recracher; « ce sont les surfaces les plus lisses qui prennent le mieux la peinture » notait aussi l’ écrivain-docteur Destouches…
reader dit
La PAC 5% seulement de subventions sur la production laitière française accordé par l’UE puis la France aux fermiers vacher pour le lait soit 14 cts le kilo par l’UE et 10 cts par la France ( 11300 éleveurs pour 146 000 tonnes les trois derniers mois de 2016 soit 13 000 kilo : par 5 % par éleveur soit : 650 kl à 14 cts = 91 euros et 650 kl à 10 cts = 65 euros total 156 euros de subventions pour 3 mois ou 1 mois ? ALORS que le lait acheté par l’UE des vaches 150 ou 200 000 vaches du Vietnam ou Laos ( ces fermes industrielles là où les vaches ne voient jamais un brin d’herbe mais la seringue du vétérinaire pour du lait avec bactérie et OGM ) IL COÛTE combien la tonne??? du lait en poudre qui abruti nos bébés ?