Emmanuel Macron l’annonce dans Le Journal du Dimanche , il entend lui aussi s’atteler au chantier de l’organisation de l’islam en France dont il posera les jalons au premier semestre de cette année. « Nous travaillons dit-il, à la structuration de l’islam de France et aussi à la manière de l’expliquer », avec notamment, comme but de « retrouver ce qui est le cœur de la laïcité », comprendre « la possibilité de pouvoir croire comme de ne pas croire, afin de préserver la cohésion nationale et la possibilité d’avoir des consciences libres. » Le tout, 15 ans après la création du Conseil français du culte musulman (CFCM) par le ministre de l’Intérieur de l’époque , Nicolas Sarkozy, poursuivant alors une démarche initiée par son prédécesseur Jean-Pierre Chevènement. Un CFCM marqué par de nombreuses rivalités internes, notamment du fait de la lutte d’influence que s’y livre l’Algérie, le Maroc et la Turquie du fait du poids de leur diaspora respective. Un CFCM dont on peut douter de la réelle représentativité, dont certains acteurs n’ont pas su, pas pu (ou pas vraiment voulu?) enrayer la montée en puissance de l’islam(isme) radical. Islamisme qui s’est développé aussi en raison du prosélytisme grandissant des pétromonarchies les plus rigoristes qui poussent leurs pions dans les zones plurielles finançant prêcheurs salafistes, associations, mosquées et autres centres culturels wahhabites. Toutes choses qui sont pour beaucoup dans le phénomène djihadiste, le passage à l’acte terroriste, les ralliement à l’Etat islamique d’habitants de nos banlieues pour combattre la France ou la République Arabe syrienne. Dans le JDD, le président de la république reste bien flou sur ses intentions et les méthodes, expliquant qu’il consulte « intellectuels », « universitaires » et « représentants de toutes religions ». « Je ne dévoilerai une proposition que quand le travail sera abouti. Ma méthode pour progresser sur ce sujet, c’est d’avancer touche par touche (…). Il y a une question qui est celle de l’organisation. Mais il y a une autre question, qui est celle du rapport entre l’islam et la République. »
Le JDD illustre le propos présidentiel par un sondage de l’Ifop qui semble montrer en deux petites années une évolution sensible de l’opinion de nos compatriotes sur la compatibilité de l’islam avec les valeurs de la société française. En septembre 2016, 56% des sondés estimaient que l’islam était incompatible avec les valeurs de la société française (contre 44% d’un avis contraire). Aujourd’hui le rapport se serait totalement inversé. Selon l’étude réalisée les 2 et 3 février derniers, 56% des sondés – dont 73% des sympathisants du PS, 60% de ceux de LFI et 58% de LREM– répondent que l’islam est compatible avec les valeurs de la société française, 43% pensent l’inverse – dont 63% des sympathisants LR et 62% de ceux du FN.
Alors certes, ce sondage est interprétable de bien des façons, il s’agirait notamment de définir ce que sont lesdites valeurs de la société française, mais aussi de quel islam on parle . Bruno Gollnisch l’a dit, nous l’avons écrit sur ce blogue, il existe un angélisme criminel consistant à minorer la montée en puissance dans le monde musulman comme dans nos quartiers, d’un extrémisme islamique qui a incontestablement le vent en poupe. Face au vide spirituel, au matérialisme de nos sociétés occidentales, à des élites, des intellectuels, des professeurs qui pratiquent la repentance, l’auto flagellation, dénigrent notre Histoire et les valeurs fondatrices de notre civilisation européenne, cet extrémisme religieux trouve un terrain favorable chez les enfants de l’immigration massive.
Inassimilés ou désassimilés, les déracinés, les acculturés des banlieues françaises se saisissent de cet islam là qui devient revendication d’une altérité, recherche d’une identité. Et très souvent la justification, l’habillage d’un racisme anti Gaulois, d’une haine toute basique de la France et des Français qui se drape dans les oripeaux de la religion…Ou s’exprime de manière platement « laïque» dans les clips de rap exhibant des racailles (pas toutes d’origine musulmane!)) crachant sur notre pays, l’Etat, la police, les Blancs, les Françaises…
Il existe aussi une grille de lecture simpliste de la réalité du monde musulman et de son gros milliard de fidèles, dont les pratiques, la vision du monde, le rapport à la foi, la lecture de l’islam diffèrent souvent radicalement. Non l’islam n’est pas d’un bloc, oui il existe un islam violent, radical, sanglant cherchant à imposer le khalifat par la terreur mais aussi une pratique pacifique de l’islam.
Cela les Français le savent aussi, et les électeurs frontistes comme les autres, quand bien même les mots sont piégés, acceptation de l’islam devenant synonyme pour beaucoup (chez les émetteurs comme chez les récepteurs du message) d’une acceptation de la poursuite de l’immigration dont une nette et franche majorité de nos compatriotes ne veulent pas. Car ils savent que celle-ci contribue à l’appauvrissement de catégories entières de français, au développement de toutes les insécurités et au matraquage fiscal des classes moyennes pour assister les nouveaux venus… Et ce sentiment devient général en Europe. On l’a encore constaté samedi en Italie, à Macerata notamment, où les manifestations contre le fascisme et pour la poursuite de l’accueil de l’immigration, suite au drame ou six migrants africains ont été blessés par balles par un jeune italien, n’ont réuni que des cortèges squelettiques, quelques milliers de personnes tout au plus, principalement des sympathisants d’extrême gauche.
Le cas récent de l’affaire Mennel Ibtissem est à cet égard très intéressant. Cette toute jeune femme musulmane d’origine turque, syrienne, algérienne et marocaine, candidate à l’émission The Voice sur TF1 a finalement quitté celle-ci (certainement encouragée par la chaîne), après avoir pourtant séduit le jury lors sa prestation . La chanteuse a été rattrapée par la patrouille, en l’espèce pour des messages publiés sur Twitter et Facebook alors qu’elle avait à peine vingt ans. Au nombre des sujets qui fâchent, elle doutait de la version officielle du massacre commis sur la promenade des anglais à Nice le 14 juillet 2016 -« C’est bon, écrivait-elle, c’est devenu une routine, un attentat par semaine!! Et toujours pour rester fidèle, le terroriste prend avec lui ses papiers d’identité. C’est vrai, quand on prépare un sale coup, on n’oublie surtout pas de prendre ses papiers! »- et arguait au moment de l’égorgement du Père Hamel dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray quinze jours plus tard, que le gouvernement français était lui aussi « terroriste. » Cerise sur le gateau en quelque sorte, d’autres messages ou like de la jeune femme ont été exhumés, dans lesquels elle faisait part de sa proximité avec l’islamologue Tariq Ramadan, l’humoriste Dieudonné et posait en photo avec la femme d’affaire(s) franco-tunisienne Sarah Magida Toumi , nommée par Emmanuel Macron au sein du Conseil Présidentiel pour l’Afrique (CPA), mais aussi présidente de Lallab, une association proche des Frères musulmans devant laquelle elle a été invitée à chanter…
Dans l’entretien au JDD cité plus haut, Emmanuel Macron dit vouloir éviter dans le débat sur l’Islam de France qu’il entend initier des « raccourcis » qui plongent tout le monde « dans un même sac », et l’utilisation d’ « objets connotés », référence assez claire, même s’il ne l’explicite pas, au foulard. Or, au sein de l‘islamosphère, beaucoup ont dit que Mennel Ibtissem avait été virée parce que musulmane ne cachant pas sa foi, du fait du turban dont elle était coiffée qui cachait ses cheveux. Et ce, au terme d’une campagne lancée par la fachosphère qui aurait fait plier TF1 malgré les messages de paix, de tolérance, les excuses réitérées de la chanteuse.
Or, ce n’est pas tant pour son voile, son turban que la jeune femme a été écartée, ni même d’ailleurs pour sa proximité, au moins peut-être en pensées, avec M. Ramadan, Mme Toumi ou les Frères musulmans mais pour son complotisme; à savoir ici, nous l’avons vu, ses doutes sur les explications publiques données sur un certain nombre d’événements. Avant elle, c’est vrai, l’humoriste ami de Nicolas Sarkozy Jean-Marie Bigard, le très antifrontiste réalisateur-comédien Mathieu Kassovitz ou la très macrono-compatible comédienne Marion Cotillard, exemples de pipoles parmi d’autres, ont pu douter de la véracité de la version officielle des attentats du 11 septembre 2001 à New-York sans être mis au ban de la société (mais non sans remous pour les deux premiers…).
Il y a tout lieu de penser que la situation a tendance à se tendre, avec la volonté de ce gouvernement de verrouiller l’information d’édicter des Vérités obligatoires, via la chasse judiciaire annoncée aux fake news comme ils disent. Il y a certes du travail: au terme de la toute récente enquête de la Fondation Jean-Jaurès et de Conspiracy Watch que nous évoquions ici, près de huit Français sur dix (79%) adhèrent à au moins une « théorie complotiste. » Mais contrairement à Mennel peut-être, «72 % des Français sont tout à fait d’accord avec l’idée que l’immigration est un processus inquiétant, qui cause des problèmes de coexistence entre des cultures très différentes et menace à terme (leur) mode de vie». Et « près d’un Français sur deux (48 %) valide la théorie du Grand remplacement »… dont certainement aussi un grand nombre des spectateurs de TF1…
Alors que souhaiter à notre pays, sinon qu’il retrouve la liberté de choisir son destin, ce qui passe bien évidemment par la possibilité de nommer les problèmes, d’énoncer une pensée alternative, du droit de se méfier des thèses et des doctrines officielles des acteurs du Système. Recouvrement de la nécessaire liberté d’expression « d’autant plus nécessaire et vital, aujourd’hui », comme le notait Philippe de Villiers dans son message de soutien à Boulevard Voltaire la semaine dernière, que celle-ci est « chaque jour un peu plus garrottée» pour accompagner la disparition-dilution programmée de la France française dans le magma mondialiste.
Fred dit
Le Président de la République française doit formuler des propositions pour faire (enfin) émerger un islam français, et non un islam en France, ou de France. C’est à l’islam de se franciser, et non à la France de s’islamiser. Si l’on voit ce que je veux dire, bien entendu.
Gaschet chantal dit
Votre article est remarquable . Les propositions à venir de Macron auront des incidences à plusieurs niveaux de notre société, son impreparation inquiète à juste titre. Que pouvons nous attendre de ce mondialiste obsédé de l’Europe ?