Chacun connaît la célèbre tirade, vibrante de mépris, du poète satirique romain Juvénal (fin du 1er siècle, début du second) contre ses contemporains, « la tourbe dégénérée des enfants de Rémus .» «Depuis qu’il n’a plus de suffrages à vendre, lui qui, jadis, distribuait le pouvoir, les faisceaux, les légions, tout enfin, ce peuple déchu ne souhaite plus qu’avec une anxieuse convoitise que deux choses au monde: du pain et des jeux »… duas tantum res anxius optat panem et circences… Quelques décennies plus tard, Fronton, sénateur et homme de lettres romain d’origine berbère, constatait lui aussi que « le peuple romain est absorbé surtout par deux choses: son ravitaillement et ses spectacles » (populum romanum duabus praecipue rebus, annona et spectaculis, teneri). Le mondial de foot, grande messe planétaire, a été lui aussi un gigantesque moment de divertissement dans lequel, comme sous la Rome des Césars, la politique et le business n’étaient pas absents. Période de fête footballistique pendant laquelle les persécutions contre l’opposition nationale se sont accélérées. Nous l’avons vu avec la volonté claire d’entraver très lourdement la capacité d’action politique du RN en le privant des subventions publiques auxquelles il a droit. Dans le même temps, l’acharnement contre les élus européens nationaux, contre Bruno Gollnisch, ne se dément pas dans la délirante affaire dite des assistants parlementaires.
Personne n’est dupe, derrière l’engouement populaire pour la coupe de monde de football, les ventes démultipliées d’écrans plats, de boissons et de pizzas, les propagandistes de l’idéologie mondialiste, multiculturaliste, immigrationniste ont fait, comme ce fut le cas en 1998, de la retape pour leur chapelle. Et ce, au motif que l’équipe de France victorieuse compte en son sein une très forte majorité de joueurs d’origine africaine.
Une évidence qui explique en large partie l’engouement des habitants de ce continent, dont les pays en lice ont été très vite éliminés de cette compétition, pour l’équipe de l’ex puissance coloniale française, au nom d’une solidarité ethnico-raciale que souligne un article publié par Le Point. Il ne suffit pas de faire disparaître symboliquement le mot race de la constitution française , une vieille revendication du parti communiste, une promesse du candidat François Hollande, comme l’ont fait par leur vote les 119 députés présents dans l’hémicycle de l’assemblée nationale le 12 juillet, pour faire disparaître la réalité qu’il recouvre. Cet intérêt pour l »équipe de France de foot, appréhendée comme une équipe africaine par beaucoup de subsahariens et de commentateurs, n’est pas dénué parfois de sentiments ambivalents ou d’une hostilité schizophrénique. Notamment en Algérie, où la mise sur la touche par le sélectionneur français de joueurs musulmans comme l’emblématique Karim Benzema, a alimenté une hostilité plus ou moins sourde dans un pays qui baigne dans la mythologie de la guerre d’Algérie et de la propagande FLN contre les bourreaux français mais dont la jeunesse aspire, en même temps, à venir s’installer sur notre sol…
Foot ou pas, reste que les thuriféraires des sociétés ouvertes, arc-en-ciel, ont du mal à convaincre. Michel Geoffroy l’écrivait sur Polemia, « Pendant le mondial, Eurostat publiait aussi ses statistiques démographiques : pour la première fois en 2017 au sein de l’Union Européenne, le nombre des décès excède celui des naissances. L’Europe se meurt, mais les Bleus nous ont permis de regarder ailleurs. Qu’ils en soient remerciés !La victoire des Bleus a réjoui les sportifs français. Très bien.Mais elle ne change strictement rien à la marginalisation économique, culturelle, diplomatique et militaire de la France au plan mondial, ni au déclin européen.Il serait temps de revenir au réel.» Sur ce même blogue, Pierre Lours soulignait que « selon une récente enquête de l’institut de sondage IFOP publiée par le Figaro, 7 % seulement des Français pensent que le vivre ensemble est possible. Les 93 % restant se partagent en deux, la moitié considérant que l’on peut vivre ensemble à condition de vivre… séparément, et l’autre moitié augure que ça va péter, comme dirait l’autre ! Alors, il faudra encore beaucoup de coupes du monde, de reportages dithyrambiques et délirants, de good news politiquement correctes, pour qu’enfin ces Français qui persistent coûte que coûte à se croire de souche acceptent de descendre de leur branche de plus en plus fragile, tel des Tintin anachroniques tentant d’échapper aux crocodiles toute gueule ouverte ! »
D’autant que comme l’a constaté notamment le député RN Bruno Bilde dans sa question écrite à Gérard Collomb, « les saccages et pillages constatés lors des soirées des 13, 14 et 15 juillet » (1000 véhicules brûlés, 800 personnes mises en garde à vue, des dizaines de policiers blessés) ne militent pas vraiment en faveur d’un harmonieux vivre ensemble . « La victoire de l’équipe de France de football en finale de la coupe du monde devait être un grand moment de fête et d’unité nationale. Partout en France, les rassemblements ont été entachés et pourris par des bandes de racailles bien décidées à profiter de l’événement pour se livrer à des pillages de magasins, des violences urbaines et des agressions sexuelles (…) Comme d’habitude, nos forces de l’ordre ont été prises pour cible par des meutes de délinquants déguisés en supporters. Les images des scènes de guérillas urbaines sur les Champs-Élysées ont fait le tour du monde offrant une vision déplorable de notre pays à l’étranger. »
Vision déplorable de notre pays que la macronie alimente également avec le comportement du socialiste Alexandre Benalla, proche collaborateur d’Emmanuel Macron chargé de sa sécurité, comblé d’honneur, de passe- droits et d’argent , élevé au rang de lieutenant-colonel de gendarmerie sur pression de l’Elysée à l’âge de 26 ans! M. Benalla a finalement été mis en examen, comme quatre autres personnes dont Vincent Crase, un gendarme réserviste employé de LREM. Et ce, suite à la vidéo révélée par Le Monde le 18 juillet, dans laquelle , usurpant la qualité de policier, il est identifié comme frappant un manifestant à Paris, en marge des manifestations du 1er-Mai. Gérard Collomb était auditionné ce lundi matin par la commission des Lois de l’Assemblée nationale tandis que le gouvernement a été contraint de suspendre l’examen du projet de révision constitutionnelle, bloqué de fait par la montée au créneau de l’opposition et notamment de Marine , depuis la révélation de ce scandale.
Mais la malhonnêteté, ici intellectuelle, ne prend jamais de vacances comme on le constate encore avec le mauvais procès fait à l’archevêque d’Avignon, Jean-Pierre Cattenoz, coupable le 15 juillet dernier, dans son homélie diffusée en direct sur France Culture, de ne pas avoir tressé de couronne à la très controversée Simone Veil pour son entrée au Panthéon, le 1er juillet, avec son époux Antoine.
« Je vous avoue que j’ai pleuré il y a quelques semaines en voyant conduire au Panthéon de la République le corps de celle qui a permis la légalisation de l’avortement », avait déclaré Mgr Cattenoz avant d’ajouter notamment : «Je n’ai jamais rencontré de L, de G, de B, de T et maintenant de Q. Je ne connais et ne vois que des personnes humaines avec toute la richesse de leur féminité et de leur masculinité, inscrite dans leur chair et jusque dans leur être le plus profond (…). Avortement, suicide assisté, PMA, GPA, eugénisme, tout devient possible au nom d’un principe premier depuis 1968, il est interdit d’interdire, mon plaisir est mon droit. »
Il parait que des associations de chrétiens (sic) se sont émues des paroles de ce prélat disant aussi son émerveillement « devant la complémentarité entre homme et femme, devant l’amour qui jaillit entre eux et débouche sur le don de la vie » et rappelant simplement la doctrine de l’Eglise…Mais il est vrai qu’au point ou nous en sommes, il ne faut plus s’étonner de rien, dans un monde en pleine dérive totalitaire orwellienne. Le Point indiquait ainsi à ses lecteurs fin mai que des «sensitivity readers ont fait leur apparition aux États-Unis. Leur rôle : réécrire les livres pour qu’ils ne froissent personne. Une censure qui ne dit pas son nom.» Pourquoi ne pas appliquer immédiatement ce principe pour expurger hic et nunc les évangiles, les écrits des pères de l’Eglise, les encycliques ? Mais une censure qui doit frapper prioritairement la religion chrétienne (et notre Histoire de France) bien sûr, il ne faut pas non plus pousser…
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