Qu’y-a-t-il de plus immonde dans la volonté de blesser, de souiller les croyances ou de nier l’élémentaire respect dû aux morts que de profaner un lieu de culte ou des sépultures? De mémoire, nous n’avons jamais vu récemment un président de la république se rendre dans une Eglise vandalisée. Mais Emmanuel Macron, les plus cyniques ou les plus lucides c’est selon, y verront peut-être la marque d’un président en campagne médiatique permanente, a cependant jugé bon, accompagné du grand rabbin de France Haïm Korsia, de se recueillir hier au cimetière de Quatzenheim ( Bas-Rhin) où des dizaines de tombes juives ont été profanées par un ou plusieurs lâches salopards. De son côté, en présence de Jordan Bardella, Bruno Bilde, Sébastien Chenu, Ludovic Pajot, Philippe Olivier, Franck Allisio, Marine Le Pen déposait hier une gerbe devant la stèle (récemment dégradée) érigée à la mémoire de Ilan Halimi à Bagneux (Hauts-de-Seine); ce jeune juif avait été séquestré et torturé à mort en 2006 par le sinistre gang des barbares de Youssouf Fofana. Place de la république hier, le rassemblement contre l’antisémitisme initié par le PS et à l’appel de quatorze partis, mais auquel n’était pas convié le RN, a réuni entre 8000 et 20 000 personnes selon les sources.
Antisémitisme qui est aussi une équation électorale en Israël. Les observateurs ont noté le rapprochement diplomatique initié par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avec les pays européens qui se sont dotés de gouvernements clairement opposés à l’immigration, notamment ceux du groupe de Visegrád (« V4 », Hongrie, Pologne, République Tchèque et Slovaquie). Le dirigeant d’extrême-droite verrait paraît-il d’un bon oeil une Union européenne abandonnant son angélisme cosmopolite et multiculturaliste au profit d’un populisme identitaire en pleine assomption électorale, manifestant son refus de l’islamisation; bref, plus en phase avec ses propres convictions et celles de sa majorité (?).
Mais M. Netanyahou, en diffculté dans les sondages, doit aussi composer avec l’opinion publique israélienne. Une dépêche de l’Afp reprise par Euractiv rapporte ainsi que le gouvernement polonais « (a) annoncé dimanche que (son) Premier ministre, Mateusz Morawiecki, n’irait pas en Israël pour la réunion du groupe de Visegrád avec (..) Benjamin Netanyahou (qui s’est tenue hier, NDLR) et serait remplacé par son ministre des Affaires étrangères. La Pologne avait réagi ainsi à des déclarations de Benyamin Netanyahou, citées dans la presse de son pays et portant sur le rôle des Polonais dans l’Holocauste. L’affaire ne s’est pas arrêtée là. Lundi, le chef du cabinet de Mateusz Morawiecki a dit à la radio publique que le déplacement du chef de la diplomatie Jacek Czaputowicz était maintenant un gros point d’interrogation en raison des déclarations de son homologue israélien Israel Katz.Ce dernier a dit à la chaîne israélienne i24 que de nombreux Polonais avaient collaboré avec les Nazis et, comme l’a dit (l’ancien Premier ministre israélien) Yitzhak Shamir, les Polonais sucent l’antisémitisme avec le lait de leur mère (…). Benyamin Netanyahou (actuellement en campagne électotale, NDLR) avait assuré vendredi que la presse de son pays avait déformé ses propos, portant sur les responsabilités de ou des Polonais dans les crimes nazis contre les Juifs.»
C’est aussi vieux que la politique politicienne, les discours des personnalités politiques changent en fonction de leurs interlocuteurs, sont souvent a géométrie variable. Pour autant, donnons au moins crédit en France à Emmanuel Macron d’avoir dés le départ annoncé clairement la couleur. En tout cas d’avoir été moins hypocrite que les Mitterrand, Chirac, Sarkozy ou Hollande dans la présentation de sa fuite en avant, de son projet européiste de soumission de la France au mondialisme, à la feuille de route bruxelloise. Ce projet indépassable reçoit l’assentiment, plus ou moins éclairé et conscient, d’un Français sur quatre voire d’un Français sur trois. Il est donc totalement logique, nous l’avions dit, que la macronie, qui s’emploie dans cette période de tensions sociales de manière tactiquement habile à cliver fortement le débat entre pro et anti européens pour mordre sur l’électorat de la droite libérale, fasse le plein de ses soutiens à l’approche des élections européennes. D’autant que les autres partis traditionnellement européistes sont marginalisés et/ou déchirés par des contradictiions internes sur ces questions
La dernière enquête Ifop-Fiducial pour Paris Match, CNews et Sud Radio indique ainsi que la liste de la majorité présidentielle LREM/ MoDem serait créditée de 24% (+1) des intentions de vote. Elle serait clairement en tête le 26 mai prochain des élections européennes devant le Rassemblement National (20%, -1), LR (10%, =), EELV (9% , +2,5), LFI (7,5%, -2), DLF (6% , =), le PS (6% , =); une liste Gilets Jaunes récolterait 3,5 % des voix, contre 7,5% dans le précédent sondage de janvier.
GJ qui sont aussi de manière récurrente accusés de nuire à l’économie Française. Nous pouvons entendre parfaitement l’argument selon lequel blocages et manifestations nuisent au commerce. C’est notamment ce qu’explique dans La tribune le président de CCI France, Pierre Goguet, « qui s’alarme d’un possible changement de comportement des consommateurs avec la prolongation du mouvement des Gilets jaunes.» Mais interrogé sur l’impact des «mesures annoncées par Emmanuel Macron» pour «booster le pouvoir d’achat d’une bonne partie des Français» il répond: «Il peut y avoir un effet mais le risque est que cela favorise surtout l’importation de produits étrangers. Le pouvoir d’achat peut aussi se transformer en épargne. Beaucoup de Français observent que la sortie de crise n’est pas pour demain, que les problématiques liées à la fiscalité sur la taxe carbone ne sont pas finies. Les foyers modestes, qui ont une propension à consommer, pourraient s’orienter vers des produits moins coûteux et donc pas nécessairement ceux fabriqués en France. Du côté des entreprises françaises, il faut encore que l’appareil productif soit capable de répondre à la demande sinon on risque de favoriser des produits importés. Je pense que c’est dans la proximité des territoires que l’on trouvera des solutions adaptées.» Bref, constate Bruno Gollnisch, M. Goguet décrit ici les résultats en France de décennies de politiques de désindustrialisations, de fiscalisme confiscatoire, de soumission à l’euro, aux diktats ultra libre-échangistes, aux mots d’ordre de Bruxelles. Et de cela, les GJ ne sont pas responsables…
Une vérité qu’il est bon de rappeler, quand bien même l’expression d’opinions ou de vérités non conformes n’amusent pas toujours les milieux dits économiques, médiatiques et même les humoristes professionnels. Hier le macroniste Yassine Belattar, nommé récemment par l’Elysée au Conseil présidentiel des villes , malgré sa proximité avec le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) dans l’orbite des Frères musulmans, ne s’est pas contenté de fustiger les députés LREM, «un ramassis d’incompétents avérés» selon lui.
M. Belattar a annoncé sa démission de son poste de chroniqueur qu’il assurait depuis septembre dans l’émission Audrey & Co sur LCI. Il entend par là protester contre les opinions exprimées par Eric Zemmour hier dans la matinale sur cette même antenne. «Il y a une différence entre la liberté d’expression et la liberté de provocation. Bon courage dans votre surenchère.» a-t-il affirmé sur twitter. « Zemmour est nul, c’est un menteur. Je rappelle qu’il a été condamné pour provocation à la haine raciale. C’est devenu impossible de cautionner de tels propos sur un plateau. »
En cause, le passage ou M. Zemmour fait un lien entre antisémitisme et immigration musulmane: « On nous a expliqué que l’Islam est une religion de paix et d’amour alors qu’on sait bien que cet antisémitisme-là est le produit d’une culture islamique qui vient de très loin ». L’essayiste-polémiste a également pris la défense du Conseiller régional et cadre RN Philippe Vardon, qui a milité dans sa prime jeunesse au Bloc Identaire et qui est de ce fait régulièrement attaqué par la gauche et Chrisian Estrosi. Eric Zemmour a ainsi expliqué qu’il « (faisait une distinction) entre les groupuscules identitaires et les groupuscules nazis. Les identitaires ne sont pas nazis. Ils essayent de défendre l’identité de la France contre l’islamisation. Ce n’est pas nazi, ça! ».
Notons d’ailleurs que le spécialiste es extrême droite Jean-Yves Camus a pris lui aussi très factuellement et très honnêtement la défense de P. Vardon devant l’abracadabrantesque commission d’enquête parlementaire sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite en France présidée par l’élue LFI Muriel Ressiguier. Le nom de notre camarade avait été cité par ladite commission comme une pseudo preuve de la collusion entre le RN et la bête immonde. Patatras, encore raté!
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