La rigueur, qui traduit tout simplement le fait d’être rigoureux, n’est pas en soi un gros mot, et devrait même être une exigence de tous les instants quand on préside aux destinées d’un pays. Elle est cependant assez contraire à la conception de l’Etat socialiste qui se signale particulièrement par sa générosité vis-à-vis de ses clientèles avec l’argent de tous les contribuables français. Cette rigueur qui irrite les oreilles de gauche et dont on chercherait également en vain l’emploi sémantique dans le précédent gouvernement UMP, est pourtant bien là ont relevé les médias. C’est en tout cas le sentiment quasi unanime à la suite de la présentation hier par Didier Migaud du rapport annuel sur la situation et les perspectives des finances publiques française.
Le premier président de la Cour des comptes a remis lundi son audit au Premier ministre, lequel prononcera cet après-midi à l’Assemblée son discours de politique générale. Jean-Marc Ayrault tentera d’expliquer comment il pourra réduire les déficits en tenant les promesses de François Hollande et sans dévier de la feuille de route ultra libre échangiste d’essence mondialiste imposée par l’Europe de Bruxelles…
C’est aussi cette folle doctrine qui refuse notamment comme la peste le protectionnisme intelligent, qui est largement responsable de ce que l’agence de presse Bloomberg a pu annoncer aujourd’hui. A savoir que selon ses informations, le groupe PSA Peugeot Citroën pourrait supprimer entre 8 000 et 10 000 emplois en France cette année (10 % des effectifs du groupe dans notre pays), contre 6 000 suppressions de postes envisagées jusqu’à présent pour l’ensemble de l’Europe…
C’est dans ce contexte que Didier Migaud a annoncé qu’il faudra trouver 33 milliards d’économies ou de recettes fiscales supplémentaires en 2013 pour réduire le déficit à 3% du PIB pour atteindre à terme les critères européens. Au total, il manquerait entre 6 et 10 milliards d’euros pour tenir l’objectif annoncé de déficit de 4,4% du PIB cette année.
Dans le détail, la Cour rapporte que fin 2011, notre déficit public s’est établi à 5,2% du PIB (103 milliards d’euros), cinq fois plus élevé que celui de l’Allemagne et largement supérieur à la moyenne européenne (3,8% en zone euro et 4,4% dans l’UE). Le déficit primaire en France (hors charge de la dette) bat aussi des records : 2,6% du PIB contre 0,7% en zone euro.
Au moment même ou des milliards d’euros sont ponctionnés aux Français pour tenter de maintenir la Grèce dans la zone euro, la Cour des comptes estime que la dette publique française devrait continuer de progresser pour atteindre 90% du PIB fin 2012… Elle s’élevait à 1717 milliards d’euros fin 2011 (+ 122 milliards sur un an). Le ratio dette sur PIB s’est accru de 3,7 points à 86%, soit un endettement de 62 000 euros par ménage français !
Le paiement des intérêts d’emprunt – la fameuse « charge de la dette »- est le deuxième poste le plus important après l’éducation nationale. Il atteindra 48,8 milliards en 2012 et a représenté un coût de 46 milliards d’euros l’année dernière pour l’Etat.
Cette situation très dégradée, l’INSEE vient d’ailleurs de réviser à la baisse la croissance à 0,4% du PIB, fait dire au président de la Cour des comptes que « l’augmentation des impôts est inévitable »… dans une France qui détient déjà le triste record des prélèvements obligatoires.
Il est ainsi suggéré de rogner des deux côtés le pouvoir d’achat très vacillant des français et en baisse constante depuis le passage à l’euro. Il est avancé notamment comme piste d’augmenter, de préférence de façon temporaire est-il expliqué sans rire, la CSG ou la TVA…voire les deux ?
Pourtant, provocation ou inconscience, le ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine a choisi également hier d’annoncer que la franchise médicale de 30 euros imposée en 2011 aux immigrés en situation irrégulière sur notre sol, et tous bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME), va être prochainement supprimée. « La promesse de François Hollande de supprimer le droit d’entrée à l’AME fera l’objet d’un texte de loi qui sera présenté dans les prochains jours » a précisé Mme Touraine.
Créée « en 1999 par Bernard Kouchner, alors ministre de la Santé de Martine Aubry, nous avions fait état sur ce blog de l’envolée de la facture de l’AME ces dernières années. «Son rythme de progression notait une enquête du Figaro magazine, est trois à quatre fois supérieur à celui des dépenses de santé de tout le pays : + 13% en 2009 (530 millions d’euros pour 210 000 bénéficiaires et encore +17% (au début de l’année 2010 (…). » Pour 2011, « ce sont 588 millions d’euros que Bercy a mise de côté pour l’AME », pourtant en juin de cette même année, les députés, Claude Goasguen (UMP) et Christophe Sirugue (PS), avaient préconisé dans un rapport le maintien de cette aide aux immigrés clandestins…
Plus largement, souligne Bruno Gollnisch, il conviendrait de s’attaquer vraiment avec rigueur aux gabegies insensées générées par le fonctionnement des assemblées, la décentralisation, la multiplication des structures budgétivores pour donner des fiefs et des titres aux petits marquis de l’Etablissement. Il faudrait s’atteler tout aussi rigoureusement au coût de la fraude, plutôt que de pressurer les Français, nos PME-PMI, TPE-TPI, artisans et commerçants…encore en situation de payer l’impôt.
Il conviendrait bien sûr également relève Bruno, d’en finir avec la même vigueur rigoureuse aux mécanismes d’une immigration de peuplement qui ruine la France. Nous rappelions la semaine dernière que selon le démographe Yves-Marie Laulan, « le véritable coût de l’immigration pour la France a atteint en 2011, 70 à 80 milliards d’euros. »
Rappelons à titre d’exemple à Mme Touraine, que les immigrés, y compris ceux en situation régulière, sont les principaux bénéficiaires de la CMU (gratuité totale des soins médicaux et d’une mutuelle) payés par les assurés sociaux et les mutualistes. Alors que nous connaissons tous des témoignages de Français qui ne peuvent s’offrir un traitement ou un soin, ni cotiser à une mutuelle.
Qui peut encore pareillement feindre d’ignorer chez nos gouvernants que le chômage, autre exemple, touche pratiquement deux fois plus d’immigrés que de Français, et que si les chômeurs immigrés retournaient dans leur pays d’origine, les caisses des Assedic seraient presque à l’équilibre ?
Bref, les Français qui n’en peuvent plus d’être tondus, sont bien demandeurs de rigueur dans les domaines que nous venons d’évoquer. Mais celle-ci n’a pas grand chose à voir avec sa définition biaisée dans les médias et l’idée que s’en font les partis du Système qui ont si puissamment œuvré à créer les conditions du terrible marasme actuel.
Paris Jean dit
Me compatriotes se fichent de savoir s’ils sont tondus ou pas. La majorité ne souhaite qu’être en état de rentier (fonctionnaire ou retraité, de préférence les deux). Dans cette optique « après moi le déluge » le vote socialiste est normal. Même le discours de Marine Le Pen penche aussi vers une socialisation avec une retraite à 60ans, ce qui est moralement inacceptable pour les jeunes générations.
La perspective majoritairement espérée a été choisie sans erreur possible, même si la gauche est passée avec un léger % en plus des 50%, le choix majoritaire suivant est l’UMP qui n’arrête pas de promettre plus de redistribution sociale. La somme des deux donne un choix de plus de 75% pour un état d’assistés. Seule la destruction inéluctable de notre pays peut, peut-être, changer les choses.
Alors seulement mes compatriotes commenceront à ouvrir les yeux en face un état quasi de guerre et la faim associée.
Nous seront alors la proie des factions violentes qui commencent depuis 20 ans à poindre.