Refus de l’hégémonie du parti vainqueur des élections, ras-le-bol devant la dégradation du pouvoir d’achat et de la crise économique : on manifestait en Egypte cette fin de semaine, mais dans un grand climat de violences puisque les affrontements entre opposants aux Frères musulmans, au président égyptien, Mohammed Morsi et les forces de l’ordre ont fait une quarantaine de victimes à Port Saïd. Hier également, ce sont les libéraux-libertaires, les hédonistes bobos, des élus socialistes, UMP, Verts ou du Front de gauche, les groupuscules et petits partis d’extrême gauche, les officines humanistes habituelles et autres délégations syndicales qui ont battu le pavé parisien pour clamer leur soutien au mariage et à l’adoption pour les couples de même sexe. Un échec assez patent en terme de mobilisation puisque seulement quelques dizaines de milliers de personnes (120 000 selon la police) étaient présents, loin, très loin de la mobilisation du 13 janvier en faveur de la famille traditionnelle.
Le soir même les élites éclairées étaient au Théâtre du Rond-Point pour « prolonger » ce rassemblement, témoigner de leur solidarité avec le lobby homosexualiste. Organisée par le militant Pierre Bergé et le metteur en scène Jean-Michel Ribes ce raout a rassemblé les têtes de gondoles habituelles : Gérard Miller, Bernard-Henry Lévy, Noël Mamère, les UMP Franck Riester, Roselyne Bachelot, Monique Pelletier, Yves Jégo, mais aussi leurs amis du gouvernement Christiane Taubira, Manuel Valls ou encore Valérie Trierweiler.
Une « compagne » de M. Hollande en pleine campagne d’autopromotion avec son soutien affiché à Florence Cassez depuis son retour des geôles mexicaines, laquelle affirme n’avoir rien su des activités de son fiancé Israël Vallarta Cisneros, kidnappeur en chef « qui a reconnu après son arrestation dix enlèvements et un meurtre ». Une affaire trouble qui mériterait pourtant une certaine retenue avant d’en tirer des conclusions définitives rappelait Philippe Randa qui évoque « une mascarade judiciaire sur fond de manipulation politique, policière ou maffieuse, voire les trois ». Il souligne les « responsabilités de certains protagonistes à commencer par le frère de Florence Cassez, à la tête d’une entreprise d’équipement médical au Mexique, associé à un certain Eduardo Margolis, un Mexicain d’origine judéo-libanaise, représentant de nombreuses sociétés israéliennes au Mexique dont des entreprises d’armement et d’équipement pour les forces militaires et policières. Il est également propriétaire de sociétés de protection et de surveillance à Mexico », « à la fois proche du pouvoir et lié aux cartels de la drogue. »
Sur son soutien au « mariage pour tous », Valérie Trierweiler ne prend a contrario pas grand risque constate implicitement Renaud Pila sur le site de TF1. « Tout d’abord, s’il est bien un sujet qui identifie la gauche politique et sociale, c’est bien le mariage gay et l’adoption. Revendication de longue date des socialistes et de leurs alliés, cette réforme sociétale a déjà été adoptée par plusieurs pays européens, notamment par l’Espagne socialiste de Zapatero en 2005. C’est un sujet qui fait consensus à gauche et qui soude la majorité de François Hollande, ce qui est loin d’être le cas dans le champ économique et social. Ainsi, au moment où le gouvernement va devoir faire accepter à l’Assemblée en mars un accord sur l’emploi plus social-libéral que socialiste, il est de bon aloi de pouvoir afficher sa fermeté sur le mariage gay, un des totems de la gauche. »
Bref, sur ce dossier, le chef de l’Etat « a les moyens de camper sur une ligne de fermeté. Qui plus est, il y a intérêt. Dépeint depuis des mois comme un président hésitant et voguant au gré des événements, il peut montrer en ce début d’année à ses soutiens mais également à ses adversaires un nouveau profil, celui d’un homme sachant résister à la rue, même lorsqu’elle fait le plein (…). »
Reste que si « François Hollande ne cédera pas sur cette réforme sociétale du mariage gay, elle aura montré la persistance de deux France qui cohabitent sans se comprendre. Mais le président fait le pari que son gouvernement pourra s’appuyer sur la lassitude des Français, très nombreux à penser que cette division ne vaut pas tout le battage médiatique déployé. »
« Battage médiatique » qui ne saurait occulter l’aveu de Michel Sapin chargé du programme de François Hollande lors de la campagne présidentielle et actuel Ministre du Travail. Invité de Radio J dimanche, et comme François Fillon en 2007, M. Sapin a avoué qu’ « Il y a un État, mais c’est un État totalement en faillite», plaidant pour des mesures d’économies. Bien maladroitement il a tenté de minorer peu après la portée de ses propos en précisant à l’AFP qu’il avait seulement « ironisé sur cette formule » de l’ex premier ministre de Nicolas Sarkozy.
Une ironie à laquelle nous a peu habitué ce Franc-maçon, membre du Grand Orient de France, convive régulier des dîners du Crif, qui a participé aux réunions du Groupe Bilderberg et qui vota lors du Congrès de Versailles en 2008, en faveur de la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne. Animée par cette même logique euromondialiste, cette figure socialiste s’abstint comme la plupart des parlementaires socialistes lors du vote qui permit la ratification du Mécanisme Européen de Stabilité (MES), permettant son adoption à la majorité absolue.
A propos du Traité de Maastricht, qui préfigurait en 1992 le Traité de Lisbonne, il déclarait avec une emphase ridicule digne d’un Jack Lang : «Maastricht apporte aux dernières années de ce siècle une touche d’humanisme et de Lumière qui contraste singulièrement avec les épreuves cruelles du passé ».
« Touche d’humanisme et de Lumière » (sic) dont les effets ont été mesurés par les dizaines de millions de travailleurs français et européens, de familles, de retraités, de chefs d’entreprises victimes de l’idéologie constructiviste et sectaire de M. Sapin et consorts. Il est d’ailleurs très significatif affirme Bruno Gollnisch, que ce hiérarque du PS n’ait pas évoqué l’initiative intelligente et sympathique de cet hypermarché breton qui a lancé un rayon composé uniquement de produits fabriqués en France. La direction nationale du groupe de grande distribution Leclerc affirme que «la réflexion est toujours en cours» pour relayer à plus grande échelle cette initiative. Une réflexion que l’on aimerait voir à l’œuvre dans les allées du pouvoir.
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