Oui à « l’Europe des nations européennes », « Ils sont européistes, nous sommes européens ! »: les cadres et élus du Front National étaient en réunion de travail vendredi à l’Assemblée nationale autour de Marine Le Pen et de députés -Bruno Gollnisch, Nicolas Bay, Gilles Lebreton, Bruno Bilde, Gilbert Collard… Ils ont traité de leur vision de l’Europe, de la façon par laquelle nous pourrions recouvrer notre indispensable souveraineté. Ce que Gilles Lebreton a expliqué en soulignant qu’il existe des alternatives moins brutales et anxiogènes pour nos compatriotes que l’article 50 du traité de Lisbonne -qui a permis dernièrement le Brexit- et qui stipule que « Tout État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union. » Il existe en effet une possibilité offerte aux Etats de faire évoluer le traité. Cela est précisé notamment dans le second alinéa de son article 48 : « Le gouvernement de tout Etat membre, le Parlement européen ou la Commission peut soumettre au Conseil des projets tendant à la révision des traités. Ces projets peuvent, entre autres, tendre à accroître ou à réduire les compétences attribuées à l’Union dans les traités. Ces projets sont transmis par le Conseil au Conseil européen et notifiés aux parlements nationaux. »
Marine a plaidé pour la « transition séquencée » que rend possible cet article 48 qui « délie (les) liens les uns après les autres» en lieu et place du « passage en force», du « big bang institutionnel » de l’article 50. Et dans un souci d’aller au fond des choses, de faire aussi notre mea culpa, elle a rappelé les ambiguïtés de ces derniers mois: « nous avons pensé que seule l’élection présidentielle pouvait réorienter l’Europe, laissé penser qu’on voulait en sortir seuls, avec une vision trop franco centrée »; or « nous sommes européens, pas antieuropéens, même si nous avons entretenu cette idée par maladresse sémantique. »
L‘Europe du FN n’est pas en effet celle du père fondateur Jean Monnet tel que le décrit Christophe Baudouin dans son livre Le grand malentendu: « Monnet vit entre avions et hôtels, se pense en nomade attalien et rêve l’Européen du futur – vous, moi – à son image : déraciné, désaffilié, pacifié. Il aime la France comme l’aime de nos jours la classe politique : il a le patriotisme paysager. Il rêve d’un monde sans frontières, sans nations et sans Politique, où les gouvernements cèdent la place à une administration rationnelle. Monnet est à la géopolitique ce que Le Corbusier est au même moment à l’urbanisme : un architecte de la table rase habité par une vision glacée, géométrique et fonctionnelle du monde futur. »
Une journée de réflexion qui a délivré un message d’espoir que doivent entendre tous les patriotes de notre continent: l’Union européenne bruxelloise, dont les tendances liberticides, mondialistes et totalitaires n’ont cessé de se renforcer en profitant des démissions et/ou des soumissions idéologiques de nos gouvernements, n’est pas une fatalité. Les nationaux le savent, eux qui défendent (depuis toujours) son alternative , l’Europe enracinée, de la libre coopération, de nations capables de s’unir autour de grands projets scientifiques, culturels, économiques…celle qui fonctionne! Bref une Europe respectueuse de nos identités, de nos traditions, de nos souverainetés, une Europe qui en suivant ce modèle-là, comme n’a cessé de le proclamer Bruno Gollnisch, serait conforme au véritable génie de notre civilisation.
« Entre les mondialistes et nous, il n’y a rien ni personne » notait aussi la présidente du FN et le spectacle offert actuellement par LR confirme singulièrement ce jugement. Les ex cadres sarkozystes et/ou fillonistes effrayés par la reprise des thématiques frontistes par Laurent Wauquiez, rallient officiellement le parti d’Emmanuel Macron (Thierry Solère,Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu…) ou clament leur volonté de travailler encore plus étroitement avec LREM. C’est le cas des autres élus LR dits constructifs que sont la sénatrice Colette Mélot, le député Franck Riester, le maire de Verdun Louis Vogel qui viennent d’annoncer avec une quinzaine de leurs collègues la création d’Agir, un micro-parti au sein de LR qui se veut totalement macrono-compatible…
Une droite courbe, couchée, faillie qui n’a pas le courage de celle qu’incarne Nicolas Dupont-Aignan qui lui, ne baisse pas l’échine devant le premier lobby venu et dénonce les oligarchies financières. Invité de France 3 hier, le président de Debout la France a réagi aux dernière attaques en date subie par le Front National. Il a jugé « très choquant qu’une banque essaie de mettre à mort un parti politique. Il y a un vrai problème de financement de la vie politique… »
Une droite antinationale qui est aussi à l’oeuvre en Espagne et qui souffre de la même débilité intellectuelle, de la même capacité aussi à atteindre le point Godwin en un temps record. Nous en voulons pour nouvelle preuve cette saillie au cours d’une conférence de presse, cette fin de semaine à Palma de Majorque, d’Esteban González Pons, vice-président du Partido popular, membre du PPE au Parlement européen.
Opposé à l’indépendantisme catalan, ce qui est bien compréhensible, mais au nom de l’« Union des pays » et de la « générosité » incarnées selon lui par l’Europe de Bruxelles, M. González Pons, rapporte L’indépendant, « est le quatrième élu du Partido popular ces derniers mois a opéré à un parallèle entre le régime nazi dictatorial d’Hitler et le mouvement indépendantiste en Catalogne»…en prenant soin d’y assimiler le FN au passage. Il a ainsi déclaré: «Ceux qui votent pour les partis de l’indépendance votent pour un projet hors de l’Union européenne (…). Le populisme national a des noms différents dans les Etats membres (de l’Union européenne, NDLR), il s’appelle Marine Le Pen en France, le Brexit en Grande Bretagne, le Nazisme en Allemagne et en Espagne ça s’appelle mouvement d’indépendance en Catalogne.»
Propos délirants, indignes mais qui sont dans la ligne des obsessions de cet élu qui faisait en mars dernier dans l’hémicycle la promotion du « vivre-ensemble» et l’étalage de toutes ses peurs: «L’Europe est aujourd’hui cernée au Nord par le populisme, au Sud par les réfugiés qui se noient dans la mer, à l’Est, par les tanks de Poutine, à l’Ouest, par le mur de Trump. (…) L’Europe est plus seule que jamais, mais ses citoyens ne le savent pas. Malgré tout, l’Europe reste la meilleure des solutions, et nous ne savons pas comment le leur expliquer.» En effet il ne sait vraiment pas!
Plus sérieusement, Adrien Abauzit, interrogé sur le blogue eurolibertés, souligne que tous les peuples d’Europe sont attaqués à des degrés divers dans leur être et qu’au delà du cas de notre nation, « nous assistons à une décomposition des pays dont l’unité est historiquement plus bancale que celle de la France (…), le cas de la Catalogne est intéressant. Nous pouvons avoir l’impression que la Catalogne, terre aujourd’hui de bobocratie et de politiquement correct, cherche à se défaire de la Couronne d’Espagne pour les mêmes motifs que la République (la coterie mondialiste au pouvoir sous le masque républicain, NDLR) cherche à se défaire de la France. Dans les deux cas, il s’agit de se détacher d’un passé jugé contraire aux courants idéologiques dominants contemporains.»
M Gonzales-Pons et ses amis bruxellois, plus largement leurs clones que nous voyons à l’oeuvre au sein de notre classe politicienne, devraient balayer devant leur porte plutôt que de tenter bien grossièrement de faire diversion, en convoquant la bête immonde pour s’exonérer de leurs propres fautes et turpitudes. Ils sont responsables et coupables des forces centrifuges que l’on voit aujourd’hui à l’oeuvre. Notre Europe n’est décidément pas la leur.
Italo VERNAZZA dit
Comme toujours, une analyse sensée. Cependant prenez garde avec la symbolique… c’est bien joli de voir Europe gambader sur Zeus Pater… mais gardez présent à l’esprit qu »il y en a un, chez vous, qui se prendrait volontiers pour Jupiter.
GUILLE JEAN dit
Entièrement OK .
Il est par ailleurs bon de savoir que nos élus FN se concertent sur le projet Européen afin de présenter sur celui-ci une plateforme commune et actualisée , telle que celle évoquée dans ce C/ R .
Il conviendrait toutefois que ces considérations servent d’éléments de langage à tous nos communicants , et que le FN s’active plus qu’il ne le fait actuellement en direction de nos médias afin que cette position sur l’Europe soit largement médiatisée et donc connue .
Concernant Jean Monnet , vous pourriez ajouter que son rôle comme agent d’influence américain en direction de l’Europe , ne fait aucun doute — même Wikipédia le mentionne — , et l’on sait ce qu’était la position US sur l »Europe dès les années 50 : une Europe Fédérale , sur le modèle US .
Le Strasbourgeois dit
« Le Conseil européen peut décider à la majorité simple, après approbation du Parlement européen, de ne pas convoquer de Convention lorsque l’ampleur des modifications ne le justifie pas. Dans ce dernier cas, le Conseil européen établit le mandat pour une Conférence des représentants des gouvernements des Etats membres.
4. Une Conférence des représentants des gouvernements des Etats membres est convoquée par le président du Conseil en vue d’arrêter d’un commun accord les modifications à apporter aux traités.
Les modifications entrent en vigueur après avoir été ratifiées par tous les Etats membres conformément à leurs règles constitutionnelles respectives. »
Comme ça c’est beaucoup plus clair.
Une transition séquencée qui délie les liens les uns après les autres ? Bof !
Autant passer directement à l’article 50, si on veut espérer un jour retrouver un minimum de souveraineté. Si le Front national commence à tortiller du cul pour chier droit, c’est mal barré.
Christophe dit
Monsieur Gollnisch,
Ce n’est pas tant qu’il puisse exister une « possibilité théorique » de renégocier les traités européens qui importe … C’est la probabilité qu’elle puisse s’accomplir ! Dans une Europe de 28 pays, tous en guerre économique les uns contre les autres, et où en 40 ans, l’on n’a même pas réussi à convenir d’un taux unique de « TVA » ou « d’impôts société ». Soyons sérieux ! … Pensez vous que des pays comme la Pologne ou la Roumanie accepteraient d’abandonner le statut des « travailleurs détachés » … ou bien que les allemands accepteront de renoncer au privilège que leur donne l’Euro fort ? !
Croire une telle chose est une stupidité… La colporter : un enfumage !
Modérateur dit
Dans l’absolu vous n’auriez pas tort Christophe si un gouvernement frontiste demain au pouvoir était du même bois que les précédents! Où il y a une volonté, il y a toujours un chemin. Croire que la voie que nous explorons ici est inéluctablement une impasse c’est oublier les moyens de pression qu’un Etat national digne de ce nom, par ailleurs deuxième économie européenne et sans la présence duquel l’UE serait condamnée à s’écrouler, pourrait faire valoir à la table des négociations. La France n’est pas la Grèce… cela étant dit sans mépris aucun pour nos amis Hellènes! C’est oublier encore ce que nous avons défini comme une réponse graduée dans notre volonté de recouvrer notre souveraineté: faire valoir l’article 48 comme manifestation de notre vœu de redéfinir une construction européenne autour de coopérations entre nations libres et souveraines…et tirer TOUTES les conclusions nécessaires des blocages et chausse-trappes éventuels. Nous prônons ici un changement de méthode, notamment à des fins pédagogiques, visant à une prise de conscience de nos compatriotes sur une construction européenne qu’ils connaissent assez mal et qui est l’objet d’une intense propagande européiste, mais notre finalité politique reste la même. Merci de votre courriel, gollnisch.com
Christophe dit
PARTIE I
Bonsoir,
Il me semble que le gouvernement français sous M. Macron aura échoué dans toutes ses tentatives d’obtenir le moindre changement en Europe ! … La France affaiblie, financièrement exsangue, et entièrement dépendante de ses bailleurs de fonds n’a en réalité que peu de marges de négociation dans cette prison européenne. A toutes les démarches de M. Macron, la réponse fut : « Nein ! … Nein ! … Et encore Nein ! … Car en ce moment, l’Europe parle Allemand ! M. Macron n’a pas le choix, il n’a que l’apparence du pouvoir, et en réalité, exécute servilement les directives de Bruxelles : les G.O.P.É. ! Pour accéder aux standards financiers imposés par l’UE, il est en train de mettre en œuvre la politique la plus récessionniste et spoliatrice que l’on ait vu depuis longtemps ! …
Christophe dit
PARTIE II
… Détricotage en règle du code du travail – réforme très régressive des retraites – fiscalité renforcée sur l’immobilier – On dirige en réalité l’épargne des français (qui n’y connaissent rien), vers les produits financiers, pour le plus grand profit des banques !
Tout cela ne pourra produire qu’une baisse sévère de la consommation, donc du PIB … Et enfin une baisse des recettes fiscales. La recette n’est pas nouvelle, demandez aux grecs ce qu’ils en pensent
lansquenet dit
UNE EXCELLENTE STRATÉGIE POUR LE FN DE SE DÉCLARER EUROPÉEN
et non souverainiste rétréci
Et de se baser sur une civilisation, une culture, et un LOGOS. C’est un retour à la « vraie ED »…
SEULEMENT QUI DIT EMPIRE DIT IMPERIUM :
suprapolitique, supranatiorial, c.a.d retrouvant un SACRÉ, un principe fédérateur, un mythe de légitimité et d’initiation, la technique et l’école actuellement. La civilisation européenne est éternellement liée à une épistémologie du mythe.
La mort de la Mort, la sauvegarde de la Nature contre la démographie, l’exploration spatiale, la recherche scientifique, les manipulations génétiques, la fusion contrôlée etc. sont des paradigmes qui raccrochent la technoscience et le mythe de l’hubris rationaliste, spécifiquement européen.
Contre barbu qui psalmodie le Coran, contre le consumérisme de l’inutilité des gadgets, des Iphone changés tous les 2 ans, contre le green washing, contre la finance prédatrice mondialiste, contre la bretonnisation de la surponte africaine importée pour remplir les supermarchés, contre l’universalisme productif et l’indifférenciation des valeurs, pour la robotisation dans des usines étatiques (textile par ex), pour le l’état.
Bref une vision de dépassement, de sauvegarde et de puissance, défendus pour et par les européens.